Un trio de cordes sensibles entoure une voix profonde et caressante… Sur un répertoire élégamment réarrangé et des reprises à l’interprétation émouvante, la musique de ce quatuor mène vers des ailleurs étrangement familiers !
Un trio de cordes délicates autour de la voix d’Elsa Birgé, profonde et caressante. De subtils arrangements pour un répertoire méditerranéen, mais aussi le très beau Alifib, du grand Robert Wyatt, qui leur a valu les félicitations du maître. Un album raffiné, révélant l’atmosphère particulière, la poésie dans laquelle nous immerge Odeia.
(…) On se souvient d’Odeia, ce petit miracle qui avait enchanté toutes sortes de publics il y a cinq ans avec un premier album où tout se mélangeait sans pour autant se gâter. Ils reviennent, pour un second album tout aussi voyageur dans un bateau aux voiles gonflées.(…)
Chaque répertoire visité devient le biotope d’Odeia dans ce joli Parlami. On l’écoute avec un certain recueillement, avec cette étrange sensation d’être heureux de sentir poindre la tristesse. Cela vient sans doute de la distance et du respect dont fait preuve Odeia à chacune de ses approches. En témoigne fortement la version du « Alifib » du grand Robert Wyatt qui apparaît comme une petite bulle magique à laquelle vient se joindre Antonin-Tri Hoang.
(…) Odeia est inclassable. Une qualité, nécessairement, et un défaut peut-être pour les esprits chagrins. Il suffit pourtant de se laisser guider par la main pour voyager dans ses enceintes. C’est une sensation des plus agréables.
THA PETHANO GLYKIA MOU AGAPI
O MAHARAGIAS
ALIFIB
OLA SE THIMIZOUN
Des groupes comme ça, il n'y en a pas deux sur terre - du moins, personne ne nous a prévenus. Impossible de ne pas reconnaître la profonde originalité voire la belle bizarrerie de ce quartet de musique traditionnelle cosmopolite. Une vois (Elsa Birgé) qui chante avec l'intensité du fado, des cordes (laguitare de Karsetn Hochapfel, la contrebasse de Pierre-Yves Le Jeune, le violon de Lucien Alfonso) qui peuvent se faire free, pop, baroques ou folkloriques, un répertoire qui oscille entre Robert Wyatt et Tino Rossi (oui, oui), des compositions nomades qui doivent autant aux Balkans qu'à l'Italie.
Thalassaki mou
Liouba
La Belle est au jardin d'amour
Levatillu stu cappeddu
(...)Les folklores d’Odeia ont l’improvisation tangible. Ils sont terrestres et campés dans l’histoire populaire, ce qui ne nous empêche évidemment pas de divaguer avec une légèreté infinie et de nous laisser porter par la rare complexité des arrangements.(...)
Escales n’a rien à voir avec ces disques de world music qui se proclament citoyens du monde avec la foi du charbonnier. Odeia est sicilien en Sicile et parisien avec Mouloudji (« Un jour tu verras ») sans se soucier de synthèse ou d’amalgame ; plus la route est longue entre les « escales », plus les chemins de traverse auront des chances d’être délicieusement baroques. (...)
Éventuellement, les larmes pourront poindre, à mesure que l’archet s’essouffle. Ceux qui se poseront, à ce moment précis, la question de savoir dans quelle case ranger Odeia, plutôt que d’appuyer une fois de plus sur la touche « Play » auront décidément un cœur de pierre. Pire : des oreilles définitivement déracinées.
"Odeia, premières escales
Un violon, un violoncelle et une contrebasse, c’est déjà un petit orchestre de chambre. Sauf que, dans Odeia, c’est la voix envoûtante d’Elsa Birgé qui tient la quatrième partie et se substitue à l’alto pour entraîner cet agencement classique vers les horizons solaires de Sicile, de Grèce ou du Portugal. En quête de lumière pure, Escales ne transige avec aucun effet, aucune facilité, et prend le risque de réclamer une écoute attentive, hors des bruits du monde. Une exigence salutaire dont les fruits se goûtent avec reconnaissance."
"Coup de coeur"