(...)Les folklores d’Odeia ont l’improvisation tangible. Ils sont terrestres et campés dans l’histoire populaire, ce qui ne nous empêche évidemment pas de divaguer avec une légèreté infinie et de nous laisser porter par la rare complexité des arrangements.(...)
Escales n’a rien à voir avec ces disques de world music qui se proclament citoyens du monde avec la foi du charbonnier. Odeia est sicilien en Sicile et parisien avec Mouloudji (« Un jour tu verras ») sans se soucier de synthèse ou d’amalgame ; plus la route est longue entre les « escales », plus les chemins de traverse auront des chances d’être délicieusement baroques. (...)
Éventuellement, les larmes pourront poindre, à mesure que l’archet s’essouffle. Ceux qui se poseront, à ce moment précis, la question de savoir dans quelle case ranger Odeia, plutôt que d’appuyer une fois de plus sur la touche « Play » auront décidément un cœur de pierre. Pire : des oreilles définitivement déracinées.